Si vous avez allumé votre radio ou votre télé ces dernières années, impossible d’être passé à côté d’eux. Et pourtant, leurs routes jusqu’à la reconnaissance n’ont pas toutes été roses : il y a ceux qui ont marché à l’étranger mais pas chez nous, ceux qui se sont séparés, ceux qui ont perdu des membres…
La France compte énormément de groupes, dont quelques uns qui sont devenus de véritables icônes avec le temps, parfois en peu de temps. S’il parait difficile d’en faire une liste exhaustive et définitive, voici néanmoins ceux qui ont battu des records chacun dans leur domaine :
La scène rock/chanson française et ses nombreux représentants
Du côté de la chanson et du rock, il existe tellement d’exemples mythiques (Téléphone, Rita Mitsouko entre autres) qu’il fut difficile de faire un choix. On retrouve 2 groupes emblématiques de la scène française, les uns fêtant leurs 40 ans d’existence, les autres ayant battu tous les records de ventes de disques :
Indochine
Formé en 1981 et issu du courant new wave, Indochine a connu des très hauts et des très bas.
Si les années 80 les verront rapidement devenir le groupe le plus populaire auprès des ados grâce à des tubes comme L’Aventurier, 3ème sexe, 3 nuits par semaine ou encore Tes yeux noirs, la bande emmenée par Nicola Sirkis subira une véritable traversée du désert dans les années 90, enchainant les albums sans succès et faisant face à plusieurs départs et une tragédie (la mort de Stéphane Sirkis, frère jumeau de Nicola en 1999).
Désormais seul membre d’origine à bord, Nicola Sirkis s’entoure notamment d’Oli de Sat, un fan du groupe qui va être propulsé au rang de co-compositeur. En 2002, leur album Paradize, porté par l’énorme tube J’ai demandé à la lune, va être celui de la renaissance et se vendra à 1,5 million d’exemplaires.
La suite, vous la connaissez sans doute : des tournées où les billets s’arrachent en quelques minutes, premier groupe de rock français à remplir le Stade de France, ce qui achève de les porter au rang d’artistes cultes.
La formation fête ses 40 ans cette année avec une compilation de ses singles et se produira pour l’occasion dans 5 stades en France : un événement qui s’annonce grandiose.
Louise Attaque
Passé de groupe anonyme à star des radios en quelques mois, Louise Attaque a donné un sérieux coup de jeune à la chanson française.
Emmenés par leur premier tube J’t’emmène au vent sorti en 1997, les 4 parisiens ont réussi la prouesse d’obtenir un succès record dès leur premier album éponyme, le classant 5ème meilleure vente de tous les temps en France avec pas moins de 2,7 millions d’exemplaires vendus et s’assurant dès lors une place de choix dans la postérité des groupes français.
Par la suite, le groupe s’est séparé et reformé à plusieurs reprises, rencontrant toujours le succès à chacun de ses retours.
Des groupes qui redonnent au metal ses lettres de noblesse
Le rock étant un vaste univers, il y a des groupes qui sont devenus des mastodontes dans un style un peu plus énervé.
Sortez les guitares saturées et la double-pédale de votre placard, voici 2 groupes qui ont aidé à populariser la scène metal française, les uns en proposant un rock-électro rassembleur teinté d’influences heavy, les autres en devenant les représentants de la scène death française à échelle mondiale :
Shaka Ponk
D’un bunker berlinois aux plus grandes salles de France, la route de Shaka Ponk n’a pas été des plus évidentes, mais le groupe au singe virtuel a su imposer sa patte inimitable, savant mélange de rock-électro aux influences heavy metal.
Si le succès n’est pas venu immédiatement, c’est à force de persévérance et en présentant des shows au visuel incroyable que la formation de Samaha Sam et Frah est devenue l’une des plus populaires en France, remplissant l’AccorHotels Arena de Pairs-Bercy à plusieurs reprises et remportant notamment 3 Victoires de la Musique, un disque de platine pour leur album The Geeks and the Jerkin’ Socks et 2 MTV Europe Music Awards pour le prix du meilleur artiste français.
Gojira
Si le metal est un style à part et relativement sous-représenté dans les médias, c’est pourtant une scène très présente en France et son public est extrêmement nombreux.
Au milieu de cette multitude de groupes, Gojira semble assis sur le trône, ayant écrit sa légende avec ses 7 albums à l’univers death metal et metal progressif, ses textes et prises de positions écologistes.
Mais par-dessus tout, c’est sur scène que le quatuor parvient à s’imposer comme une référence, à force de tournées européennes et même mondiales en compagnie de mastondontes comme KoRn ou encore Slipknot, mais aussi en tête d’affiche de certains des plus grands festivals de metal.
La french touch, une marque de fabrique bien de chez nous
La french touch est un style qui a fait vibrer tous les dancefloors dans les années 1990, faisant briller la France à échelle internationale dans le domaine de la musique électronique. Et si cette scène compte de nombreux représentants, deux groupes ont tiré leur épingle du jeu en battant tous les records de notoriété :
Daft Punk
Véritable pionnier de la french touch, le duo parisien Daft Punk est devenu avec le temps un groupe de légende à travers le monde.
Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, dont l’annonce de la séparation vient de faire l’effet d’une bombe, ont pris l’habitude de se faire rares sur scène comme sur disques, mais auront tout de même sorti 4 albums studio tous plus tubesques les uns que les autres et marqué par leurs prestations live spectaculaires et mystérieuses.
De leurs débuts dans les rave parties parisiennes à leur séparation via une vidéo sobrement intitulée Épilogue sortie ce 22 février, le duo casqué aura su se renouveler, partant de la house (Homework) pour aller revisiter le disco (Discovery), apporter une fraicheur au rock (Human after all) et s’offrant même un petit tour du côté de la funk (Random access memories) en conservant toujours sa marque de fabrique.
Et si toute leur discographie a été auto-produite, ça n’a certainement pas empêché un succès planétaire les propulsant au statut de meilleurs DJ au monde, ce qui leur a ouvert des portes pour des collaborations folles outre-Atlantique (Pharell Williams, The Weeknd, Nile Rodgers, Giorgio Moroder, Julian Casablancas) et permis de rafler la mise en décrochant pas moins de 5 Grammy Awards en 2014 pour l’album culte contenant Get lucky.
Phoenix
À la frontière du rock anglais et de la musique électronique, on retrouve le quatuor versaillais Phoenix, qui a construit sa légende principalement à l’étranger avec son énorme tube If I ever feel better, gros succès en Angleterre en 2000.
Le succès est tardif en France puisqu’il n’arrivera qu’en 2009 avec l’album Wolfgang Amadeux Phoenix, mais pendant ce temps-là le groupe est reconnu mondialement et gagne du terrain aux États-Unis, enchaînant les night shows, devenant le premier groupe français à se produire au Madison Square Garden (devant 20000 personnes) et remportant même le Grammy Award du meilleur album indépendant en 2010.
Le hip-hop en tête et dans toutes les têtes
Depuis son J’ai demandé à la lune au début des années 1990, le hip-hop n’a eu de cesse d’accroître son succès.
De son image de courant contestataire pour et par les jeunes de banlieue, le rap est simplement devenu le style de musique le plus écouté à travers le monde, la France ne faisant pas figure d’exception et ayant en son sein des groupes dont les prouesses feront date :
IAM
À partir du début des années 1990, le hip-hop se taille progressivement la part du lion dans les oreilles du public français.
Si le succès arrive progressivement dès leur deuxième album …de la planète Mars, c’est en 1993 que les marseillais IAM commencent véritablement leur ascension avec leur tube Je danse le MIA, toujours indémodable des années plus tard dans les soirées dansantes.
Puis leur album suivant, L’école du micro d’argent, achèvera de les installer parmi les icônes : grâce à des chansons comme Petit frère ou encore Nés sous la même étoile, qui deviendront des classiques du rap français, l’album connait un succès colossal et sera auréolé de deux Victoires de la Musique, avant d’être certifié disque de diamant.
La suite ? Un concert aux Pyramides de Gizeh pour fêter leurs 20 ans en 2008, un au Stade de France pour réunir des rappeurs toutes générations confondues (Orelsan, Sexion d’Assaut, Youssoupha, La Fouine, Psy 4 de la Rime et Stromae les accompagneront sur scène) en 2013, une Victoire de la Musique d’Honneur en 2015, une participation au récent collectif de rap marseillais 13’Organisé : autant de preuves s’il en faut qu’IAM est l’un des groupes cultes dont on ne peut que saluer la carrière.
Suprême NTM
Impossible de parler des uns sans évoquer les autres ! Si on sait ce qu’écoutaient une grande partie des ados dans le Sud de la France début 90, au même moment en Seine-Saint-Denis s’apprêtait à exploser un duo nommé NTM, projet certifié banlieue parisienne et qui dès son premier album remplira le Zénith de Paris en 1992 : l’histoire retiendra qu’ils sont le premier groupe de rap à remplir une salle de cette ampleur en France.
En dépit de plusieurs polémiques et procès pour leurs propos virulents à l’égard de la police, Kool Shen et Joeystarr vont survoler les années 90, chaque album étant un véritable succès commercial et des chansons comme Ma Benz ou Laisse pas traîner ton fils devenant les standards d’une génération toute entière.
Après leur séparation en 2001, le duo se reformera à plusieurs occasions pour repartir en tournée, le public répondant systématiquement présent.
PNL
À l’ère du streaming et des réseaux sociaux, les deux frères se sont bâtis une solide réputation à vitesse grand V, leur single Le monde ou rien les faisant connaitre du grand public en 2015.
Devenus les pionniers du cloud rap, les frangins de PNL ont réussi l’exploit de connaître un succès colossal — ils cumulent des centaines de millions de vues sur leurs clips et empilent les disques de platine pour leurs 3 albums — en s’autoproduisant systématiquement et en refusant toute apparition dans les médias.
Impressionnant d’imagination, le duo a tourné des vidéos comme Au DD à la Tour Eiffel qui a réalisé des records de streams 24 heures après sa sortie.
Article rédigé par Jean-Baptiste Caterino pour MarketingMusical.fr.
Jean-Baptiste Caterino est musicien depuis son plus jeune âge. D’abord violoniste classique, il se passionne pour la guitare électrique et forme ses premiers groupes de rock à l’âge de 13 ans. Après être passé par l’école de musiques actuelles ATLA de laquelle il sort diplômé en chant-guitare et avoir multiplié les participations à divers projets, il se consacre à Bei-Jing, son projet personnel orienté rock-électro.
